Évènements à venir 🌱📚

14h Accueil

14h30 Spectacle théâtral “Sea Shepherd 77 ou les bergers de la mer » de la Compagnie Entre-en-Scène 

(déconseillé pour les moins de 8 ans, images d’archives de violences sur animaux marins )

16h Rencontres sur les stands et dessins d’enfants

17h Conférence-débat

iLe principe est simple ! Pendant un mois, les clients des librairies participantes sont invités à rajouter un livre jeunesse à leurs achats et à le remettre à leur libraire. Ce livre est ensuite offert à un enfant ou un adolescent qui n’en a pas ou trop peu.

Alessandro Pignocchi a longtemps été chercheur en sciences cognitives, mais depuis sa rencontre avec l’anthropologue Philippe Descola, il a radicalement changé de cap. Il questionne désormais la frontière entre humain et non-humain, multipliant les allers-retours entre les forêts amazoniennes — aux côtés des Indiens Jivaros — et les lieux de résistance comme la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, à laquelle il consacre une bande dessinée marquante : La recomposition des mondes.

Dans son dernier ouvrage, mi-essai mi-BD, Perspectives terrestres : scénario pour une émancipation écologiste, il poursuit son exploration. Comment repenser nos liens aux milieux de vie, humains et non-humains ? Et surtout, comment les luttes écologiques en cours sur les territoires peuvent-elles devenir le moteur d’une transformation politique ? Faut-il reconstruire l’autonomie depuis les campagnes ? Se réapproprier nos conditions de vie est-il une stratégie pour faire barrage au fascisme et au capitalisme ? En quoi nos attachements à la terre et aux endroits que l’on habitent, peuvent-ils devenir des outils d’émancipation ?

Pour en discuter, il dialoguera avec Léna Lazare, récemment devenue paysanne-boulangère, ancienne co-organisatrice des marches pour le climat, et aujourd’hui porte-parole des Soulèvements de la Terre. Un mouvement ancré dans les luttes paysannes et écologistes, qui combat les grands projets industriels destructeurs au nom d’un attachement concret et sensible aux territoires.

Clément Sénéchal a été la voix de Greenpeace France pendant sept ans. De 2015 à 2022, il a vu les marches pour le climat remplir les rues, puis s’étioler, jusqu’à devenir presque anecdotiques. Dans Pourquoi l’écologie perd toujours, il signe un constat brutal : l’écologie échoue parce qu’elle a oublié les classes populaires. Tant qu’elle ne parlera pas à ceux qui vivent à 20 km du moindre service public, elle restera un projet de centre-ville.

Pour en discuter, Lumir Lapray. Militante politique et ancienne chroniqueuse chez RMC, elle revendique une pensée écologique ancrée dans la France des invisibles — celle des périphéries, des stations-service, des mobil-homes. Elle revient d’un voyage de huit mois à travers les États-Unis, à la rencontre de celles et ceux qui votent Trump. Que disent ces colères ? Que peut-on en apprendre ? Et surtout : est-il encore possible de rendre l’écologie populaire ?

Dominique Paturel est chercheuse à l’UMR Innovation (INRAE Montpellier) où elle travaille sur la question sociale de la transition alimentaire, et autrice de Manger. Plaidoyer pour une sécurité sociale de l’alimentation (2021). Dès 2010, elle participe aux premiers réseaux qui posent les bases d’une révolution alimentaire en France : la Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA).

Rémy Léger, paysan et co-fondateur de la ferme collective des Volonteux, membre du conseil de surveillance d’Atelier Paysan et initiateur du réseau de fermes collectives fermes partagées. 

Né à Roanne en 1994, Nicolas Descave est attaché aux collines du pays de Charlieu et à leurs prairies cernées de forêts, aux portes du Brionnais. Curieux de tout, son père aux dix métiers ne peut plus travailler par suite de soucis de santé ; généreuse et aimante auprès des enfants, sa mère est directrice d’une MJC. Ses parents se déchirant, c’est toutefois dans la forêt que l’enfant trouve refuge, là qu’il rencontre le calme et la stabilité des arbres qui le fascinent et deviennent ses modèles.

Orphelin de père à 16 ans, Nicolas Descave se lance dans le bûcheronnage. Hébergé par son unique grand frère, il passe alors un CAP de travaux forestiers, puis le brevet professionnel de responsable de chantiers forestiers en 2013. Cependant, après trois années de travail, le jeune diplômé peine à trouver du sens dans la gestion contemporaine des forêts. Aussi, à 19 ans, quitte-t-il tout et part-il à pied avec des amis circassiens jusqu’en Bosnie. Une itinérance de huit mois, et un retour fait de petits boulots, avec toujours un peu de bûcheronnage, mais, dès que le sens de son activité s’étiole, il repart à l’aventure pour un mois, une semaine, voire trois jours qui suffisent parfois à le ramener à la maison. Toutefois, dans ses moments d’immersion dans la nature, il y avait quelque chose qui n’avait pas de sens : c’est qu’à un moment il fallait redescendre de la montagne, traverser une zone industrielle et gagner le supermarché pour remplir son sac de denrées pas naturelles du tout puis remonter. Sachant déjà reconnaître les arbres, le rebelle se donne alors trois années pour apprendre à identifier les plantes sauvages comestibles. Il se disait que, dès qu’il aurait une seconde, au lieu de penser à partir, il ferait de la botanique et se paierait des études. Par les livres, les stages, mais surtout en allant à la rencontre de botanistes de terrain, il apprend vite, tout en s’employant à côté dans les vignes ou en maraîchage. Après les plantes sauvages comestibles, il commence à s’intéresser aux plantes médicinales et, finalement, à toutes les espèces végétales.

En 2018, la rencontre de Nicolas Descave avec Gérard Ducerf est décisive. Ce botaniste reconnu et très actif le missionne pour photographier des plantes rares afin d’illustrer ses livres d’identification floristique. Ce travail lui permet de mieux connaître des familles d’espèces qu’il méconnaissait – comme les Saxifragacées de montagne et les Ptéridacées des rochers méditerranéens – et de découvrir des lieux incroyables – par exemple le pic de Crabère des Pyrénées ariégeoises et les balmes des clues de l’Estéron –, avec un œil très différent de celui du randonneur.

Dix ans après le décès de son père, sa mère, avec qui Nicolas Descave s’est réconcilié, disparaît à son tour. Après un temps de découragement, il se lance en 2023 sur les chemins de Compostelle, pour se retrouver, se détoxifier. Il le fait donc avec les plantes, d’abord en les mangeant, puis en les respirant, et enfin en les méditant. Il prend note de ce qu’elles lui inspirent, comment elles l’accompagnent et où elles le mènent. Ainsi naît son premier ouvrage, récit d’un chemin végétal complice, fait de fraîcheur et de vie, qui le pousse à continuer plus que jamais la botanique, mais avec le cœur, avec l’amour avant la passion, ce qui parfois lui manquait dans ses froids apprentissages, et qu’il ne veut dès lors plus jamais délaisser.

Depuis 2015, Nicolas Descave s’adonne à la botanique. Il travaille pour des agriculteurs, des mairies et des festivals, encadre des stages, effectue des animations, conte aux enfants des légendes liées aux plantes et organise encore des aventures, mais en autonomie, pour rencontrer de nouvelles espèces et continuer à vivre des moments intenses au plus profond des paysages.

Source : https://transboreal.fr/auteurs.php?id=549&page=biographie